Amis de la poésie bonsoir!


"Ceux qui aiment marcher en rangs sur une musique; ce ne peut être que par erreur qu'ils ont reçu un cerveau, une moelle épinière leur suffirait amplement" (Albert Einstein)

Bienvenus donc chers amis.

Le revenant

mardi 21 décembre 2010

Vous avez dit paradoxes....

 Comprenons nous bien ! Vous trouverez dans ces quelques lignes des paradoxes qui vous feront frémir, vibrer, trembler, pleurer, sourire, mais ce n’est pas une liste exhaustive des paradoxes de mon pays, de ma sous région. Ni même le millième des paradoxes, ou les paradoxes les plus importants, mais juste ceux qui se font remarquer en ce moment, dans une actualité banale, et dont la banalité vient du fait qu’elle est mouvementée. C’est le premier paradoxe, c’est comme ça chez nous.
Paradoxe de la relativité dite "des jumeaux"
Commençons chez moi, là où je suis né, là où je n’ai pas grandi, mais mon pays, de cœur, de langue, d’amour. Nous sommes riches, très riches ! Nous avons de l’or, du coton, mais nous sommes un pays pauvre, et la plupart des citoyens vivent en dessous du seuil de pauvreté (PA-RA-DO-XE). Nous n’avons pas d’écoles, nos bacheliers font des fautes grammaticales moyennes, orthographiques catastrophiques (PA-RA-DO-XE). Nous n’avons pas de routes, mais pour compenser, nous avons des 4X4, pour 5% d’entre nous, des scooters chinois pour 25%, des voitures simples pour 20% aussi, des bicyclettes et des ânes pour la moitié restante (PA-RA-DO-XE).  Bref, le paradoxe qui nous intéresse aujourd’hui, c’est qu’on n’a pas d’armée non plus. Pourtant notre président est Général, deux de nos ministres aussi (PA-RA-DO-XE). Mais « les Etats Unis et la France préfèrent désormais travailler avec la Mauritanie, la Lybie, Le Niger et l’Algérie dans la lutte Anti-terroriste », l’armée malienne étant laxiste et corrompue ». Demi-vide, demi-plein, ce verre de vin dans lequel vous devriez mettre un peu d’eau. Nous sommes presque des victimes, puisque aucun de ces actes terroristes ne commence sur notre sol (PA-RA-DO-XE), et ce que vous pouvez nous reprocher, c’est la porosité de nos frontières. Sinon en général les otages (le gros du problème juste avant le trafic de drogue) sont kidnappés dans ces pays avec lesquels vous travaillez (PA-RA-DO-XE), et ensuite acheminés chez nous. Notre armée est laxiste, nos frontières sont poreuses, mais pitié, quand vous faites une chute, plaignez vous plutôt à où on vous a poussé que là où vous avez atterri (PA-RA-DO-XE) !
Prenons donc en premier le cas de ces trois voisins, et du parrain, puisqu’on a commencé à parler d’eux.
 A tout Seigneur tout Honneur, le Guide de la Révolution Lybienne, le papa du président du Mali : France’s most wanted en 1988 pour l’attentat de Lockerbie et du DC-10 d’Utah abattu par des Lybiens en 1988 (PA-RA-DO-XE). America’s Most Wanted, sa maison est carrément bombardée en avril 1986. Il est blessé, certains le disent mort, il y perd sa fille « adoptive » non reconnue, Hannah Khadafi (PA-RA-DO-XE). Plus récemment, on lui reproche d’être en préparation de monarchie avec son fils Seif El Islam.  Et comme celui-ci est clair, Occidental, et droit, on s’acharne sur le bandit de la famille, Motassim Bilal Khadafi, dit Hannibal (pourquoi ça ne surprend personne ? il n’ya aucun paradoxe mdr). A tort ou à raison, il se bat sur les Champs Elysées, et envoie  trois policiers français à l’hôpital. Puis interpellé à 140 km/h en plein centre de Paris après avoir grillé plusieurs feux rouges.  Puis port d’un pistolet de calibre 9 mm sans possession de permis. Enfin début 2005, réinterpellation,  Aline Skaff sa compagne enceinte se plaint de coups et blessures. « Apparemment tout ce cinéma avait pour base 2 gifles » dixit un haut responsable français. Bref, il se comporte comme tous les fils à papa de France, du monde entier, mais on ne laissera rien passer. Je suis d’avis que tout homme qui donne deux gifles à une femme doit passer le reste de sa vie en prison, Inch’Allah, Mash’Allah. Je suis aussi d’avis que si la politique mondiale doit s’arrêter à chaque fois que ceci se produit, allons tous à l’Etat Civil changer nos adresses, car nous vivrons devant le tribunal, malheureusement. Bref, on se rend vite compte avec l’intervention de Seif El Islam, le fils chéri héritier, sur l’indemnisation des victimes du vol d’Utah, et son modernisme, ses idées occidentales, qu’avec lui on pourra avancer. Et que le père Mouammar est très influent dans la sous région, avec une fortune inestimée, puisque le budget de la Lybie en fait partie, les barils de pétrole ne cessant de jaillir d’un sol souillé de sang. Alors on recollabore avec le Maudit. Paradoxe lybien.
Mauritanie : Le Général Aziz, pardon, Mohamed Ould Abdel Aziz, personnage assez controversé, est enfin un président légitime. Malgré les condamnations, le show médiatique qui avait (carrément !!)  débouché sur l’annulation des élections du 6 juin 2009, un accord entre Aziz et les opposants au coup d'État ayant été trouvé à Dakar ! Les élections consensuelles sont organisées le 18 Juillet, le résultat soulève de nombreux doutes sur sa régularité. Aziz n’est pas un président au costume, ou au boubou « blanc et propre ». Wikileaks nous aura fait comprendre que finalement ce n’est pas la légitimité qui compte, mais est ce qu’on peut faire affaire avec lui ou pas. Pourtant ce n’est pas ce que l’Occident crie sur tous les toits.  Paradoxe.
Niger : le pays avec les plus gros paradoxes en fait. Mais concentrons nous sur ce qui nous intéresse. Mamadou Tandja a toujours été un mateur, il ne badinait pas avec les rebellions. D’où une armée-milice habituée au désert, surtout les unités méharistes à dos de chameau. On a besoin de ce pays si on veut mettre la main sur petit Al Qaida, grand Al Qaida devenant chaque jour un peu plus une équation insolvable. Tandja lui-même est en prison pour avoir voulu trop s’accrocher au pouvoir, comme s’il était le premier, en tous cas pas le dernier puisque présentement même son voisin Gbagbo nous ressort le scenario. Victime du premier « putsch applaudi en silence dans le monde entier » le jeudi 18 février 2010, il sera sûrement bientôt suivi de son homologue ivoirien, mais ceci n’est que pure supposition. Autre paradoxe frappant, le Niger est tellement devenu « démocratique » que pendant que certains amis de l’homme demandent sa libération, de l’autre côté on demande la levée de son immunité pour le juger ! Moi je me demande s’il a une immunité quelconque, comment il est en prison ? Comble du paradoxe ! Bref, on doit travailler avec le Niger contre le terrorisme, car leurs éléments connaissent le terrain, matent sans pitié, jusqu’ à souvent faire l’amalgame entre populations touaregs et rebelles (PA-RA-DO-XE).
L’Algérie : Elle a sans doute l’armée la plus redoutable des 3. Sa police pourrait être l’armée nationale d’un pays de la sous région (PA-RA-DO-XE). Et mettrait au défi l’armée malienne. Depuis toujours sœur ennemie de la France, elles se déchirent et s’aiment à la fois (PA-RA-DO-XE), comme tous les frères.  Et dans ce paradoxe, intervient le Maghrébin. Né au Maroc, il a la maitrise de tout son système, une bonne assise dans la zone maghrébine, le respect, sinon la crainte de son peuple. Réélu deux fois au 1er tour avec des scores de République bananière (avril 2004 deuxième mandat, 84,99 %,  avril 2009, troisième  mandat, 90,24 %) l’Occident ne parle pas trop de démocratie (PA-RA-DO-XE), mais sait compter sur un militaire accompli, et un dur.
Jusqu’ici, il est fait fi du cri de guerre de l’Occident, la démocratie, mais les paradoxes continuent, je vous ai dit, il nous faudrait un cinquantenaire pour les citer, alors soyons brefs sur les autres voisins, je dois retourner bosser, la pause est courte.
Burkina Faso : L’Homme qui avait abattu le symbole de la révolution africaine le 15 Octobre 1987, fait taire les journalistes comme Norbert Zongo, et versé tant de sang, il faut le reconnaitre à contre coeur, est aujourd’hui l’homme qu’il faut à la place qu’il faut (PA-RA-DO-XE). Beaucoup plus assagi, il est le médiateur des grandes crises, et conseiller de presque de tous les présidents. Il est tellement maitre de son terrain que pendant sa propre réélection, il s’occupait plutôt de la crise ivoirienne(PA-RA-DO-XE), jusqu’à ce que Gbagbo le déçoive. Il est alors entré dans un silence profond, et, quelqu’en soit ce qui est entrain de se tramer pour finir cette crise, il en est au centre, c’est une certitude. Les grands hommes ne parlent pas en agissant, et n’agissent pas en parlant. Je ne pardonne aucun sang versé, et ne cautionne aucun meurtre passé, mais une bénédiction musulmane demande « Que Dieu me protège du bonheur qui finit en malheur, et me donne tous les malheurs qui finissent en bonheur ! ».  Le Burkina n’est pas une exception dans notre liste de paradoxes, mais se porte plutôt bien, en pays dirigé rigoureusement, et avec des fils travailleurs et intègres. La démocratie est un concept que nous avons importé complètement fini, alors faute de pouvoir reprendre un concept afriquecratie propre à nous, nous devons au moins adapter le produit fini importé à nos réalités. Comme tout chasse-neige transformé en ramasse ordures.
Sénégal : L’avocat était un excellent opposant, mais peut être meilleur opposant que président. Comme le petit éternuement quand tu quittes une salle à 2° pour un extérieur à 32. Il vaudrait mieux rester d’un côté. Le concept de SOPI (changement) qu’il avait fait valider par tout le Sénégal, il ne l’a pas appliqué au Senegal, mais à lui-même. Devenu soudain mégalomane, il construit des monuments que lui seul comprend, pendant que les Sénégalais font des marches « vie chère », et demandent la somme équivalente au monument pour manger (PA-RA-DO-XE). Et met en place le summum et le comble du conflit d’intérêts, simultanément s’il vous plait. Le Summum, c’est que les droits d’auteurs d’un monument reviennent à un président en place (PA-RA-DO-XE), et le comble du conflit d’intérêts c’est que son fils n’est pas à un, mais à plusieurs postes ministériels régaliens (PA-RA-DO-XE). Et pour finir, il fallait faire un choix entre s’occuper du pays et se battre contre les adversaires farouches qui voient mal ledit fils diriger le pays. Entre deux combats « monumentaux », pardon du jeu de mots, Maître, donc justicier, a choisi le deuxième, injuste (PA-RA-DO-XE).
Togo : Le père avait tué le père, puis le fils a pris le pouvoir contre le fils, puis les fils sont en consensus (PA-RA-DO-XE). Je ne comprends pas moi-même ma phrase, tant mieux, Faure Gnassingbé et Gilchrist Olympio sont bien entre eux, ils se comprennent (PA-RA-DO-XE). Pour éviter le « trop parler », laissons les dans leur excès de paradoxe, car eux, vraiment, ils exagèrent. Cohésion et paix sociale ? Tant mieux ! Qu’ils se marient, ça n’en sera que plus drôle.
Guinée : Le fou qui a dirigé le pays de 1958 à 1984 (mais avait reçu le Prix Lénine pour la paix en 1961 ??!! PA-RA-DO-XE) a fait de ce pays un scandale géologique ! Mais Dieu merci, lui au moins n’a pas vendu toutes les ressources (PA-RA-DO-XE), la Guinée a encore un sol riche mais inexploité (PA-RA-DO-XE) !  Mais le mégalomane Ahmed Sékou Touré doit se retourner dans sa tombe, puisque celui qu’il a condamné à mort en 1970 est le premier président proprement élu de Guinée (PA-RA-DO-XE)! Espérons que celui-ci gracie les graciables et pas les criminels (sourire). Non, jusqu’ici, rien ne me fait douter de la bonne fois de l’opposant de toujours, sauf quand je regarde Wade et Gbagbo ! Attention, confiance, mais prudence. Bonne chance Condé, mais on te voit. On est contents, mais un peu méfiants : quand un serpent te mord, tu te méfies même des vers de terre.
Et enfin, le grand problème du moment, et ses paradoxes. Un historien opposant de toujours, enfermé, torturé, sa femme aussi souvent, était devenu « président » (PA-RA-DO-XE) par défaut, un peu plus grâce au « votez contre » qu’au « votez pour », comme le match Chiraq-Lepen. Il avait fait sortir peuple pour les marches « mains en l’air », et tire aujourd’hui sur les « marcheurs mains en l’air » (PA-RA-DO-XE). Il avait crié à « à l’aide ONU ! » quand les rebelles étaient prêts à aller le chercher dans son palais. L’ONU s’est interposé(PA-RA-DO-XE d’ingérence mais c’est seulement aujourd’hui que Laurent Koudou le réalise). Puis il avait demandé des sondages sur l’Etat du pays, à des gens à sa solde(PA-RA-DO-XE), des béni-oui-oui qui l’ont béni-si-si, juste pour lui faire plaisir. Un bon sondage menteur peut foutre tout un pays en l’air sinon il aurait négocié des immunités et des « attestations de non extraditions », puisque son frère Alassane lui promettait dejà que ce qui était recherché, c’était la paix, et non  la chasse aux sorcières. Et il n’y aurait pas eu d’élections. Mais convaincu de sa victoire au premier tour, sinon au deuxième face au vieux Bédié fatigué et appauvri (façon de parler, disons moins riche), il a récrié à l’aide « besoin de fonds élections !! », un peu pour s’enrichir, beaucoup pour se légitimer. Et l’ONU, ayant une vision beaucoup plus objective de la situation, et voulant sa tête à lui, sa femme, et ses sbires de Blé Goudé et autres milices et CECOS, comme le monde entier  l’a aidé financièrement pour le choper judiciairement (PA-RA-DO-XE). Le voilà isolé sur un rocher, avec quatre gouffres autour.
Pour finir cette liste de paradoxe, un peu d’égocentrisme africain. Se prendre pour le nombril du monde quand on en est le cul (oups, pardon, mais PA-RA-DO-XE). Moi-même. Ce matin, dans ma douche, assis sur le pipidrome avec la clope « petit déjeuner » (PA-RA-DO-XE), je me suis rendu compte que depuis quelques jours, je mettais la douche à fond pour que la vapeur chauffe la toilette, avant de rentrer sous l’eau un peu plus refroidie (PA-RA-DO-XE) ! Vous n’en avez rien à foutre, mais moi si. Parce que cet exemple idiot m’a fait défiler devant moi toute ma vie, et les parties de celle de mon père que je connais. Attendre patiemment, pour ne pas éternuer en sortant, à cause du passage brutal de l’eau chaude à la température froide. Après j’ai tout le temps de me pommader dans la chaleur, de me brosser les dents et de m’habiller en souriant au miroir plein de buée(PA-RA-DO-XE).
 Et devant ce foutu miroir aveugle, j’ai réentendu toutes les propositions de partis politiques qui voyaient en moi un beau parleur malléable au carnet d’adresse gros comme le Larousse, qui pourrait les enrichir et s’enrichir vite et bien, au niveau communal, sinon même au niveau urbain, et plus tard national. Mais se retrouver à lécher des bottes pour se rapprocher du nouveau parti chaque 5 ans, moi j’ai l’estomac fragile, ça donne la diarrhée.
C’est comme ça qu’avance la jeunesse africaine. Monter une société, prendre des initiatives, voir loin, souffrir 10 ans, arpenter les rues en moto, se battre par ci, galérer par là, ce n’est pas pour le jeune malien. Il préfère la facilité qui ne dure pas. Plonger sous la douche chaude, en ressortir, avoir encore plus froid (PA-RA-DO-XE), s’habiller en grelotant, arriver au bureau tout blanc en maudissant tous les dieux du froid, avec à peine 20 degrés et du soleil (PA-RA-DO-XE).
Non, les gars, pitié, entendez le cri du cœur. Ceux qui nous le disent ne sont pas fous ! Bossons, trimons, allons en boite si on veut, rentrons à 5heures si on veut, mais si on ne peut pas se réveiller à 7heures, ne nous couchons pas, nous dormirons à la descente (PA-RA-DO-XE). Jusqu’à ce que le manque de sommeil nous vieillisse la peau, nous donne l’air d’avoir 40 ans quand on en a 28 (PA-RA-DO-XE). Amusons nous, nous le valons bien, c’est nécessaire, autant nécessaire que le travail, pour le développement personnel humain (PA-RA-DO-XE). Nous sommes jeunes, l’avenir d’un pays. Croyez-moi, Nous n’avons que deux choix :
Choix I : Bâtir en 10 ans une petite maison solide brique à brique, e y vivre heureux avec une belle petite famille, et même, à force de patience, courage et abnégation, peut être la transformer en château un jour. C’est ce que Sékou Maiga m’a appris, je ne connais pas d’autre choix, mais vous, vous êtes libres.
Choix II : ramasser des briques volées dans la facilité et les poser sur des mauvaises fondations, avec du banco comme jointure du béton, et dormir 5 ans dans un splendide château qui n’a qu’un seul avenir comme nous tous : poussière, retourner à la poussière, mais lui beaucoup plus tôt que prévu.
Le troisième choix, l’exception, est réservé aux footballeurs, qui courent aussi d’ailleurs 8 heures par jour, muscu, drogue, entrainements, voyages, etc. Aux chanteurs, qui passent 8heures par jour en studio, souvent pendant 2 ou 3 ans, sinon 5, pour sortir la chanson que vous apprenez en 5 minutes (PA-RA-DO-XE). Elle a été écrite beaucoup plus difficilement que ça, le 4X4 du chanteur ou du footballeur a été obtenu beaucoup plus difficilement que vous le croyez. C'était le dernier paradoxe pour aujourd'hui ! Bonne fin de journée.


Par Kamaléni Saramani