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jeudi 16 février 2012

Avec du recul: Azawad et ses dessous des cartes


Par Tom Buktu, jeudi 16 février 2012, 17:32 ·
Il est dommage que la propagande et la contre-propagande actuelle dans le conflit qui oppose les belligérants au Nord Mali se cristallise sur la question d'AQMI comme point central de discorde mais cette focalisation est aussi farfelue que celle des bilans contradictoires de l'une ou de l'autre partie.

Une réalité est indéniable c'est la disparition de AQMI (affidés algériens notamment) dans le ciel et sur les terres du Nord Mali, la circulation des ONG comme le CICR avec ses logos et ses drapeaux à nouveau l'atteste à souhait ce qui n'était pas le cas depuis deux ans.

Il est difficile de nier la récupération du petit groupe de Abdel Kerim l'imam de Kidal comme certains l'appellent qui a effectivement rejoint Iyad ag Aghali et son groupe avec ses hommes en se coupant des groupes de Belmokhtar et de Abouzeid et on ne peut nier que ce groupe minoritaire de la région de Kidal opère avec certains éléments de l'alliance qu'il renforce dans la zone de Adjelhoc mais subitement les radios internationales localisent les otages français comme invités de ce groupe ce qui est une méconnaissance absolue du microcosme local.

Petit retour en arrière, le 26 novembre dernier 2 français probablement des barbouzes qui se présentent comme géologues sont enlevés à Hombori au Mali. Quelques jours après l'enquête diligentée permet l'arrestation de 4 jeunes (3 imghads et un arabe) de la région de Kidal et personne ne fais attention à leur appartenance à la garde nationale malienne ni à leur origine tribale.

La veille un autre français que Paris match appelle « l'ingenieur » dans un article bien fourni est blessé à un check point à Gao en compagnie du député Ahmada Ag bibi, tous les deux en mission officielle, transportant selon les rumeurs des valises d'argent destinées à AQMI dans le cadre d'une négociation sécrète pour la libération des otages de AREVA. Le même Ahmada ag Bibi était à Alger pour représenter les rebelles dans une pseudo négociation de cessez le feu deux mois après.
La veille encore, Iyad Ag Aghaly était envoyé par Bamako auprès du colonel Najim à Zakak pour négocier la paix et éviter un déclenchement des hostilités, mission pendant laquelle il a été purement et simplement éconduit poliment. Mais dans la réalité par méfiance du personnage.

Juste après, Iyad se retire avec ses éléments et prétend créer un mouvement islamique « Ansar edin » qui est vite rejoint par des éléments déserteurs de l'alliance.

Le 17 janvier éclatent les premiers échanges avec le MNLA qui attaque Menaka et Tessalit laissant la zone de Adjelhoc à Iyad et son groupe de transfuges locaux du mouvement islamiste algérien AQMI.

Pendant ce temps là les arabes maliens commencent à créer une base à Tinadimma à la frontière algérienne qui n'a pas longtemps été occupée et se sont vite repliés pour créer deux groupes de milices (une à gao) qui va être utilisée par le colonel ould meydou jusqu'à sa débâcle à adjelhoc et une autre à Tombouctou avec 52 voitures. Cette dernière armée jusqu'aux dents ne participe à aucune opération, d'ailleurs ils ne sont même pas avec l'armée malienne dans les bases militaires. Selon certains proches des arabes de Tombouctou même ce groupe est essentiellement constitué de trafiquants de drogue piloté par Deyti en personne afin de protéger les stocks restants que le conflit ne permet plus d'acheminer tranquillement comme c'était le cas avant. Tout le monde connaît le rôle joué particulièrement par certains Bérabiches (famille oulad allouch essentiellement) dans la région de Tombouctou et par les Lemhar dans la région de Gao et ce en lien direct avec les échelons bien placés au sommet de l'Etat malien. D'ailleurs ces mêmes réseaux ont largement participé à la libération immédiate de Ould Aweynate le cerveau de l'opération « air cocaine » qui a atterri près de bourem quelques années auparavant.

Le vice a été même poussé jusqu'à faire une promesse de région de Taoudeni aux arabes qui commençaient à dessiner unilatéralement les limites territoriales des communes qu'ils estiment être leur futures terres de jeu politique sans voir les terribles difficultés auxquelles ils auront pu être amenés à faire face par la suite.

Parallèlement le président ATT fait venir un à un les chefs d'unités des retournés de Libye (sauf le colonel Najim qui refusa catégoriquement) pour négocier avec eux individuellement plutôt que de réunir tout le monde autour d'une même table en toute transparence.
Pendant ce temps le ministre des affaires étrangère Boubèye Maiga occupait le devant de la scène internationale qu'il réussit à endormir en faisant croire qu'enfin le Mali se réveille de sa léthargie dans la lutte anti-AQMI  et en organisant à grande pompe des réunions régionales interminables dont les résultats et les conclusions se font toujours attendre.

Il arrive même avec le général Kafougouna Koné à faire réunir le président ATT avec les chefs d'Etat majors des armées pour leur expliquer que le Mali n'a pas d'autre choix que d’intégrer les revenus de Libye ce que l'armée refusa au point qu'ATT tapa sur la table et sorti de la réunion avant la fin en demandant à l'armée de choisir la guerre si elle veut tout en sachant très bien que cela ne sera pas une promenade de santé comme pendant les rebellions précédentes.

Le 2 février un petit progrom a été organisé de toutes pièces pour casser les maisons touarègues à Bamako en mettant la bonne dose de manipulation nécessaire pour faire endosser la responsabilité à la foule en colère qui a été préparée à cet effet et bizarrement seule des maisons de ressortissants de la région de Tombouctou connus de tout le monde comme étant des exemples en matière d'intégration sociale et économique dans le sud ont été touchées. Les victimes ont reconnu beaucoup de soldats en civils, certains, habitant même leurs voisinages dans « la foule ».

Conclusion :

Des imghads seuls touaregs à ce jour entièrement avec l'Etat Malien (parents de Al Haj Gamou) et un arabe de la garde nationale enlèvent des français à Hombori, les réseaux arabes de drogues et trafiquants de tout genre mettent toutes leurs billes pour protéger leur commerce en fournissant au Mali qu'ils pensent être en mesure d'être le gagnant final tout l'appui possible en milices contre la rébellion. Iyad un Ifoghas pure souche qui n'est pas du MNLA est utilisé comme "canal" pour le raccourci du lien MNLA/AQMI voire même le détenteur des otages français alors qu'aujourd'hui les ifoghas ne peuvent plus sentir en peinture les imghads de Gamou et le ministre français de Raincourt qui enfonce le clou en certifiant ce qui a été présenté en photo comme étant « le massacre de Adjelhoc » comme une preuve tangible de ce lien.
Quelques maisons de touarègues innocents sont cassées pour marquer les esprits et précipiter le chaos de l'exil et éventuellement de la vendetta.
Un parti politique l'ADEMA avec son candidat aux élections présidentielles qui risque de se retrouver de facto à la présidence sans élections en cas de mise en place d'un gouvernement de transition ce qui ne sera pas accepté par les autres partis politiques et donc de facto ne donne qu'un seul scénario (le Tazarché que le Niger a bien connu avec Tandja)

Je n'y connais rien en politique ni en stratégie des états mais quand même il y a des questions sérieuses à se poser pour un bon journaliste.